Parce que le sang ne ment jamais...

La première impression qui vous viendrait à la vue de cet homme serait celle d'un colosse. Autant de par sa hauteur que de par sa carrure, les proportions de son corps sont simplement époustouflantes, bien au-delà de ce qui pourrait être qualifié de moyenne. Dominant d'une tête la plupart des géants d'Enkidiev, le corps du Roi-Sorcier est en grande partie la cause de son charisme. Il mesure en effet plus de deux mètres quarante-quatre, pour cent-cinquante trois kilogrammes. Ce corps puissant lui permet de porter son armure et son arme comme s'ils ne pesaient pas plus qu'une simple plume. Sa musculature est sauvage, son corps ne reflétant pas la puissance massive et manquante d'agilité des autres hommes de sa stature, mais le caractère animal de l'homme. Les formes sont plus accentuées, mais les proportions n'en restent pas moins parfaites. Une sorte de grand tatouage noir aux allures de glyphes et de dessins tribaux recouvre son épaule gauche, ainsi qu'une partie de son torse et de son dos de ce côté de son corps. Il s'arrête à son bras, au milieu du dos et à l'abdomen. Il s'agit d'une marque naturelle, sûrement la manifestation de ses grands pouvoirs magiques.

Ses traits ne sont pas fluides, mais carrés et virils. On retrouve ainsi une mâchoire et un nez droits, mais des joues néanmoins rondes et des yeux d'un noir dans lequel on pourrait aisément perdre son âme, s'ils n'étaient pas éclairés par le léger reflets pourpre que prennent le fond de ses iris à la lumière vive. Ses pupilles sont verticales -mais ce détail ne se voit que de près en raison de la noirceur extrême de ses yeux, rappelant les origines félines de ses ancêtres, ce que font aussi ses canines particulièrement aiguës. Le teint de sa peau est pâle, et de longs cheveux d'une anormale couleur blanche aux reflets argentés, lisses et soyeux viennent encadrer ce visage qui n'ayant rien perdu en beauté gagne en agressivité et en virilité.

Il porte une armure lourde, dont l'épaulière gauche imposante évoque une certaine impression ayant lien avec quelque chose de draconique. Ce bras ne porte aucune protection, si ce n'est celle un brassard en cuir noir. L'épaulière droite est plus légère, et sur ce bras, il porte une lourde protection écaillée de métal, qui lui couvre de l'épaule aux phalanges. Le plastron est fortement renforcé au torse, et juste au-dessous de ce dernier l'armure est en plaques s'imbriquant les unes sous les autres sur tout le tour de son tronc, jusqu'à l'abdomen. Il porte des tassettes en mailles recouvertes de tissu qui lui descendaient jusqu'au milieu des mollets, ces derniers recouverts par des bottes de cuir lourdes aussi massives que le reste de l'armure. Là-dessous il porte évidemment une cotte de mailles pour absorber les chocs reçus par l'armure, ainsi qu'une tunique vert émeraude et un pantalon de la même couleur. Sa longue cape a cependant gardé le blanc immaculé de Shola, même si l'intérieur de cette dernière est de la couleur de celles des Chevaliers d’Émeraude.

D'abord Roi-Sorcier et fils de héros, Slaadhor est un homme d'une bravoure accomplie. Charismatique, il a toujours été porté par ses hommes sur un champ de bataille, au vu de son talent non seulement pour le combat et la stratégie, mais aussi pour l'humanité dont il fait preuve envers ceux qui lui sont subordonnés. Si il répugnait à chaque fois à faire prendre des risques à ses hommes, nombre d'entre eux lui sont proches et chacun le suivrait jusque dans la mort s'il le fallait.

Attaché à la noblesse d'esprit, à la vertu et aux valeurs telles que la Justice, Slaadhor représente originellement l'idéal moral des Chevaliers d’Émeraude. Fidèle à ses principes et à ses croyances, il ne les abandonnera que pour le bien de ceux qu'il aime.

Slaadhor tient son expérience en tant que roi comme un échec. Il sait que même s'il est porté par le peuple, il a échoué à sa cause en sacrifiant une trop grand nombre de vie afin de repousser les envahisseurs d'Irianeth.

Slaadhor reste très réservé au niveau de ses sentiments, du fait de la douleur qu'il en tire. C'est un homme difficile à maîtriser, pouvant faire preuve du même esprit rebelle que son ancêtre Onyx. Il n'en reste pas moins intelligent et cultivé. Qui plus est, il apprend les choses plus vite que la moyenne et a une excellente mémoire.

Avec le temps, sa psychologie a peu à peu changé, jusqu'à devenir récemment assez sombre. La première pièce de ce rouage a été sa haine envers les serviteurs d'Azcatchi, qu'il s'est intérieurement juré de détruire jusqu'au dernier. Il voue d'ailleurs une grande animosité envers les Dieux, qui lui ont octroyé tant de responsabilités sans même lui avoir offert la moindre aide, ou le moindre signe d'espoir. Au fil du temps, il est devenu sombre, refermé, presque solitaire. Il n'en reste pas moins secrètement attaché à ses anciennes valeurs.

Slaadhor est spécialisé dans l'utilisation de ses sens magiques. Il peut observer une scène avec une précision effarante, et de manière à voir légèrement en avance les choses dans un rayon proche de lui (un vingtaine de mètres). Cette capacité liée à ses réflexes félins lui octroient un sens incroyable de l'observation et de l'anticipation dans un combat.

Son aptitude physique de sorcier est l'agilité. Cette dernière est due à son sang félin. Slaadhor est extrêmement plus agile que la normale, ce qui lui permet de manier de manière optimale son épée lourde, qui ne pèse presque rien pour lui, tout comme son armure. Cela fait de lui un adversaire déroutant. En voyant sa carrure, on s'attendrait plutôt à une homme lourd et maladroit mais il n'en est rien.

(Spécialisations n°1&2:) Slaadhor a développé ses aptitudes physiques de sorcier, grâce à un entraînement intensif et rigoureux. Il est parvenu à augmenter drastiquement sa force, ainsi que sa vitesse. Il ne se déplace normalement, sa célérité concernant plutôt le maniement de ses armes.

Le roi Daelhor de Shola était connu sur tout Enkidiev pour être un grand héros de guerre, suite à sa victoire sur l'ancien Chef de l'Ordre du Crave, ainsi que le descendant direct de la lignée d'Abnar et de Myrialuna, dont le sang encore pur coulait dans ses veines. La bataille de la plage du Royaume des Fées avait fait sa renommée sur le continent tout entier, et ce fut sous les louanges des peuples d'Enkidiev qu'il rentra au Château de Glace où l'attendait sa famille. Quelques années plus tôt, alors qu'il venait d'être couronné à la mort de son vieux père, le jeune homme était allé à Émeraude, assurer au roi de ce royaume que tout le continent disposerait de l'appui inconditionnel de Shola.

Ce fut lors de cette visite qu'il fit la rencontre de Liriel d’Émeraude. La jeune princesse, descendante du grand Roi Onyx tout comme son père, était réputée pour être d'une incomparable beauté. Daelhor fut immédiatement séduit par ses attraits et son charme, et apprenant peu à peu à connaître la personnalité de la jeune fille, qui était un peu moins âgée que lui, il en tomba de plus en plus amoureux, si bien qu'à la fin de son séjour il demanda au Roi la main de la princesse, qui était aussi secrètement attirée par ce vaillant jeune roi. Au vu de la volonté de sa fille, le Roi d’Émeraude accepta contre toute attente de célébrer cette union au Palais de Glace de Shola. La fête qui fut donnée pour le mariage fut l'une des plus fastes que connut le continent depuis bien des décennies.

Quelques années plus tard naquit alors le premier descendant à la fois d'Onyx et d'Abnar. On le baptisa Slaadhor.

L'enfant fut élevé avec tous les égards dignes de son rang, mais aussi avec toute l'attention et l'amour que purent lui donner ses parents, malgré le fait qu'il manifesta très tôt des dons incroyables pour la magie, ainsi que des attributs félins. Ses iris verticaux, ainsi que ses canines particulièrement pointues témoignaient de son ascendance féline étaient les résultats de la magie qui sommeillait en lui et qui avait éveillé ces caractéristiques liées à son sang.

On commença à enseigner à Slaadhor lorsqu'il eut cinq ans. Ses précepteurs lui apprirent tout ce qu'un prince devait savoir, et lui inculquèrent des connaissances dans de nombreux domaines. Le jeune enfant avait l'esprit vif, et apprenait très vite. Cependant, le domaine dans lequel il excellait le plus était le combat. Non content d'être solidement bâti, même pour un enfant de cet âge, le jeune prince de Shola faisait preuve d'une agilité à couper le souffle, et maniait son épée avec la plus grande aisance malgré ses griffes tranchantes.

Lorsque son père partit pour la bataille du royaume des Fées, Slaadhor était alors âgé de sept ans. Ce fut le coeur remplit d'inquiétude pour lui qu'il regarda le Roi partir. Durant le mois et demi qui se déroula pendant l'absence de ce dernier, le jeune garçon s'entraîna encore plus durement pour faire la fierté de son père, et ne s'arrêtait que pour aller consoler sa mère ou se réfugier dans les bras de cette dernière. Quand Daelhor revint en héros, son fils l'accueillit avec une grande joie, et énormément d'admiration. Il se fixa alors un objectif: surpasser son père afin de faire sa fierté.

Le jeune prince de Shola allait sur ses douze ans. Il était connu comme le fils de Daelhor, titre qu'il portait avec fierté, mais aussi pour son talent au combat malgré son jeune âge. Déjà Slaadhor donnait du fil à retordre à ses maîtres d'armes, et il lui arrivait souvent de croiser le fer avec son père en personne. Certes, il ne connut jamais la victoire, mais avec le temps, s'en approchait de plus en plus. D'avantage qu'un farouche combattant, il était aussi populaire pour son charme. Le jeune garçon était déjà beau pour un enfant de cet âge, en plus de posséder des manières royales par excellence, ainsi qu'une éducation basée sur un sens de la vertu très appuyé. Au fil des années, sa magie avait commencé à se manifester, et le Roi fit appel à un magicien qui venait de temps à autre lorsque ses charges le lui permettaient, afin d'apprendre à l'enfant à canaliser la puissante magie qui coulait en ses veines.

Cependant, un évènement clé de la vie de Slaadhor vint à jamais troubler cette tranquillité. Il se fit enlever un soir, victime d'un sort de magie noire qui l'empêcha de se débattre. Il fut enfermé dans une sorte de coffre, tiré par ce qui semblait être des chevaux. On lui donnait à manger et à boire par une ouverture, et il perdit peu à peu la notion du temps. On lui jeta à nouveau un sort afin de le sortir de là. La première chose qu'il remarqua fut la chaleur qui régnait en ces lieux. Ses yeux furent tout d'abord aveuglés par l'intense lumière qui les frappa, mais comme tombait la nuit, il réalisa où il se trouvait: dans un désert. La stupéfaction de sa situation fit bientôt place à l'horreur lorsqu'il découvrit que ses ravisseurs n'étaient autres que des serviteurs d'Irianeth, des apprentis sorciers. Au vu de leur différence de races, ces derniers parlaient entre eux dans l'idiome commun de tous les continents, ce qui lui permit de comprendre que son enlèvement n'était qu'une épreuve pour eux.

Il fut enchaîné à un mur de la grotte qui servait d'antre à ces apprentis et à leur maître, un terrible homme-reptile. Pendant plus d'une année, il le servit de cobaye pour leurs expériences en rapport avec la sorcellerie. Fort heureusement, la grande force magique qui l'habitait lui permettait de résister efficacement à ces sorts, ce qui au bout d'un moment ne manquait pas de le désespérer. Toute cette souffrance, cette douleur, ces heures de torture... Il ne désirait qu'une seule chose: que cela s'arrête, quitte à perdre la vie. Cependant, ce ne fut pas le cas... Aussi apprenait-il les arts de la sorcellerie en même temps que ses geôliers. Certes, il n'avait pas le loisir de les mettre en pratique, mais il connaissait fort bien sa propension à vite retenir les choses, et une voix au fond de son âme lui criait qu'il n'avait qu'à tendre la main et à essayer pour réussir... mais il n'eut jamais l'occasion de tendre la main... Un an entier passa, et au terme de ce dernier, Slaadhor fut surpris de voir débarquer dans l'antre des troupes de Shola menées par son père. Les sholiens éliminèrent les apprentis sorciers, mais leur maître réussit à s'échapper. Ce n'était cependant pas cela qui occupait l'esprit du prince, ni même la manière dont Daelhor était parvenu à retrouver sa trace... Il était libre, et ce cauchemar était fini. Voilà tout ce qui lui importait.

Après être passés par Fal afin de se faire soigner au plus vite, ils reprirent la route de Shola, au terme de laquelle ce fut une mère éprouvée mais soulagée qui accueillit son fils dans ses bras. Pendant le voyage, ce dernier n'avait cessé de regarder son père avec encore plus d'admiration qu'auparavant. Un an avait passé, et alors que tout laissait à penser que son fils était mort, le Roi avait conservé l'espoir que ce n'était pas le cas. L'espoir et la volonté de son père... voilà ce qui l'avait sauvé, et qui le guiderait toute sa vie. Slaadhor abandonna alors l'idée de surpasser ce héros dont il était fier plus que tout. Jamais n'y parviendrait-il.

Lors des deux années qui passèrent, Slaadhor s'entraîna toujours plus. Son enlèvement l'avait profondément marqué, mais pas traumatisé, et il comptait dorénavant sur la sorcellerie pendant les combats au cours desquels il allait aider son père. Déjà commençait-il à se faire un nom sur les champs de batailles. Lorsque Daelhor l'en estima prêt, il le couronna lui-même, lui cédant ainsi le Trône de Glace de Shola. C'est à quinze ans que fut couronné le Roi-Sorcier.

Deux années passèrent, et Slaadhor apprit des nouvelles venant du sud : les troupes adverses menées par un sorcier reptilien avaient en réalité fait de l'ancien royaume de Zircon leur base. Le jeune Roi-Sorcier décida alors de mettre en pratique les connaissances théoriques que l'ennemi avait livré à ses anciens apprentis sur les dédales de ce royaume souterrain -qu'il avait alors pris pour une description d'un forteresse à Irianeth- et réunit une grande armée afin de marcher sur Zircon. Il apprit que le Roi de Zénor menait déjà ses troupes à l'assaut de différentes places du Désert occupées par les forces ennemies, et il en profita pour porter les siennes en soutien aux zénorois. Pendant ce temps, accompagné d'un petit contingent formé de ses meilleurs soldats, il partit à l'assaut du royaume souterrain. Tout le monde étant concentré sur la grande bataille qui se déroulait dans le désert, ils purent profiter d'un effet de surprise non négligeable avant d'engager le combat dans les grottes de Zircon. Ce fut en sortant de ces dernières que Slaadhor déboucha à la grande surprise de tous sur le promontoire naturel qui servait de poste de commandement aux chefs de guerre ennemis. S'engagea alors un combat au terme duquel ses hommes parvinrent à éliminer ces derniers, et à dérouter totalement les troupes ennemies. Mais la bataille n'était pas finie. D'une seule et puissante attaque dont seul parvint à se protéger le Roi de Shola grâce à ses connaissances en magie noire, le sorcier reptilien tua les derniers survivants de la troupe sholienne et un combat épique s'engagea alors entre eux, au terme duquel Slaadhor mit fin à la vie de son adversaire, non sans avoir reçu maintes blessures.

Le gros des armées d'Irianeth avaient été défaites, et une longue période approximativement calme débuta.

Le Roi-Sorcier ne rentra jamais à Shola. En effet, ayant entendu l'appel du Roi d’Émeraude, concernant le recrutement de futurs chevaliers, Slaadhor se rendit au Château d’Émeraude. "La clé de la victoire passe par la formation des générations à venir.", ne cessait de répéter Daelhor alors qu'il était encore enfant. Ainsi, son fils se proposa comme maître d'armes pour le Nouvel Ordre des Chevaliers d’Émeraude, ce que le Roi accepta sans hésitation. Malgré sa nature de Sorcier, cet homme avait prouvé sa valeur par ses faits d'armes qui avaient fait de lui un héros tout comme son père, mais aussi par sa droiture morale. Il laissa à Daelhor le soin de gérer les affaires de Shola alors qu'il formait au maniement des armes les futurs Chevaliers. Quinze années passèrent, et ce fut avec la plus grande fierté qu'il assista à l'adoubement collectif des premiers Chevaliers d’Émeraude du Troisième Ordre.

Et contre toute attente, ces derniers firent de lui leur Chef.