Que se lève l'espoir de demain [Première attribution des écuyers]

La journée n’aurait pas commencé aussi tôt pour le chef des chevaliers, si trouver le sommeil avait été la veille chose plus aisée, et même pas impossible pour lui. En prévision de la première cérémonie d’attribution des écuyers du Troisième Ordre des Chevaliers d’Emeraude, les magiciens avaient expressément demandé au Roi-Sorcier de leur fournir une liste de ses frères d’armes et de toutes leurs qualités et défauts. Slaadhor s’était avec application attelé à cette tâche dont la difficulté résidait dans l’objectivité qu’il devait garder dans son rapport. Si depuis un certain temps cet homme s’était quelque peu renfermé sur lui-même, il n’en aimait pas moins ceux qu’ils considéraient comme ses frères.

C’était d’ailleurs cet amour qui était la raison de l’humeur constamment sombre du Roi-Sorcier. S’il y avait une chose que ne désirait pas cet homme, c’était voir périr ces braves chevaliers aux cours de batailles futures qu’ils auraient à mener. Le sholien était un homme sagace, et il savait pertinemment que les affrontements qui découleraient de cette guerre seraient bien plus violents que ceux des deux dernières, et les Chevaliers d’Emeraude n’y étaient pas mieux préparés que leurs prédécesseurs. Ce n’était pas faute de volonté, et le Roi de Shola en était témoin. Il avait lui-même passé des années à entraîner les défenseurs d’Enkidiev au maniement des armes, et avait surveillé de loin leurs progrès en magie. Ce n’était pas une affaire de volonté non, mais de potentiel. Le Roi-Sorcier avait maintes fois lu les récits de guerres des anciens ordres, et depuis un certain temps, il comprenait mieux que quiconque les peurs qu’avait à un moment ressenti Wellan de Rubis, le chef du Second Ordre. Cet homme exemplaire était un de ses nombreux héros, et il savait qu’il ne parviendrait jamais à l’égaler, lui ou Hadrian d’Argent. Il avait abandonné cette idée depuis longtemps, et ne cherchait qu’à préserver ses hommes de la mort au maximum. Cependant, comme les choses se présentaient, c’était un véritable suicide pour eux de mener cette guerre. Et pourtant, ils espéraient encore, un espoir dont ne parvenait à s’embraser le cœur du maître d’armes.

Slaadhor s’était finalement cru maudit des dieux. Ils lui avaient imposé toutes ces épreuves, et le précipitaient maintenant vers la plus terrible d’entre toutes. L’arrivée des écuyers dans leurs rangs était une chose prévisible. Tout le monde savait que tôt ou tard, ils se joindraient à leurs nouveaux maîtres dans la lutte contre le dieu déchu, mais de son côté Slaadhor était trop préoccupé par ses affaires pour entretenir les pensées qu’il eut cette nuit là. Allongé sous ses draps, il revit pendant un instant les visages enchantés de ces enfants durant la journée que les chevaliers avaient passée avec eux. Devait-il eux aussi les mener à la mort ? Il refusait de le faire. Pendant toute la nuit, il fit les cent pas dans sa chambre, cherchant une solution à ce troublant problème. En vain…

Il alla dès la première heure se détendre au bain, laissant l’eau chaude délier ses muscles tendus par cette nuit blanche. Lorsqu’il eut fini, il se laissa masser avant d’enfiler une simple tunique verte. La cérémonie n’était prévue que dans deux heures, il aurait donc le temps d’aller un peu méditer sur les murailles en observant la campagne s’étendant devant le château, comme il aimait le faire. Il retrouva graduellement son calme, enfouissant au fond de lui ses nocturnes appréhensions sans pour autant éteindre leur brasier qui peu à peu le consumait.

Lorsque les serviteurs descendirent dans la cour afin de préparer cette dernière, le monarque décida d’en faire de même avec cette personne. Il comptait bien se montrer sous ses plus beaux apparats pour cette journée hautement symbolique. Il commença par vêtir sa cuirasse lourde, qu’il avait lustrée et huilée la veille. Les pièces de l’armure étaient aussi brillantes que du chrome, ce qui lui arracha son premier sourire de la journée. Une fois cette dernière enfilée, il installa sur ses épaules sa large cape blanche, dont l’intérieur était vert émeraude. Il s’attela ensuite à sa coiffure. Comme le voulait la tradition sholienne, il se fit quelques tresses. Deux attachaient ses cheveux en arrière, tandis qu’une lui descendait près du visage. Il finit par ouvrir un petit coffret qui contenait une mince mais très élégante couronne d’or blanc, souriant en la voyant. Sa couronne… cela faisait un certain temps qu’il n’avait eu l’occasion de l’enfiler.

Après l’avoir posée doucement sur sa tête, il sortit finalement vers la cour. La cérémonie n’avait pas commencé, et les élèves n’étaient pas encore là. Par contre, il était le dernier arrivé de tous les chevaliers.

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Daphnée et ses confrères s'étaient réunie pour former les couples chevalier-écuyer .Le chef de l’ordre Slaadhor avait apporté une liste des qualités et défauts de ses Fère d’arme, les mages avaient faits exactement la même chose avec leurs élèves et ils avaient mis toute cela en commun. Daphnée ayant participé à l’entrainement collectif où elle avait observé les groupes temporels des chevaliers et des futures écuyers, la magicienne avait trouvait les choix concluant mais cela n’empêcha pas les désaccords entre ses confères qui n’arrêtaient pas de se quereller ; ils ne s’écouter même pas parler entre eux.

Daphnée ne prenait pas parti à ce débat , elle était assise dans un coin entrain de faire un brouillon d’une liste quand elle eut fini elle regarda les autres magiciens se prendre le chou entre eux ,. La magicienne en eut marre et haussa donc la voix pour les faire taire .Daphnée s’aurait cru dans une salle de cour quand les élèves se chamailler. Les mages se tuent directement, n’étant pas habitués à ce que Daphnée prend ce ton-là, la magicienne profita de ce moment de calme pour expliquer en employant de fort argument avec qui elle pensait mettre pour l’attribution des écuyers aux chevaliers .Par sa plus grande surprise les magiciens approuvèrent son choix a par pour un élève, la jeune femme inscriva donc la liste sur un manuscrit, lorsque cela fu terminer, elle mangea un bout et alla se coucher directement cette journée l’avait beaucoup épuiser et il fallait qu’elle se repose pour être en pleine forme.

Le lendemain matin Daphnée se réveilla en même temps que le soleil, elle traina un petit moment dans son lit elle aurait bien voulu rester encore plus longtemps mais il fallait qu’elle se lève car elle devait se préparer pour la cérémonie, et elle n’avait fait aucun discourt. La magicienne brossa ses cheveux noirs qui était très emmêlée quand elle eut fini, Daphnée enfila donc une robe blanche avec par-dessus sa robe de magicienne verte avec des symboles dorés. La jeune femme alla déjeuner puis lorsqu’elle eut fini elle retourna dans sa chambre et observa pas la fenêtre la cour où tous les chevaliers si trouver déjà, quelle que minute après les élèves d’émeraude arrivèrent et la cour se remplissait petit à petit, c’était à son tour de faire son entrer, elle sortit donc de sa tour pour se rendre dans la cour …

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Il y a peu, Winifred avait passé une journée complète en compagnie d'une élève, qui deviendrait peut-être son écuyère. Ce fut un très beau jour, où elle apprit non seulement à connaitre la jeune fille, mais aussi de tester ses propres capacités en tant que professeur. Nayisa s'était quant à elle avéré extrêmement timide, il faut se le dire. Chaque chevalier s'était fait attistrer un apprenti temporaire. Mais aujourd'hui, ce serait déffinitif. La jeune femme se disait que les magiciens devraient l'avoir jumellé avec Naya. La seule autre option qu'elle croyait possible, c'était Naomie. Elles était les deux seules filles, trois en comptant Winnie. Il serait peu probable qu'elle ait à charge un garçon, dans ces conditions. Par contre, l'autre écuyère aurait un homme comme maître. Elle faisait confiance à Daphnée et aux autres magiciens pour bien placer les jeunes filles et leurs compagnons.

C'était à ce qui l'attendait que pensait la femme chevalier alors qu'elle finissait de se préparer pour l'attribution, ce moment tant attendu. Elle n'avait pas pris de temps à effectuer sa routine de tous les jours, et s'était même dépêchée de le faire. Se relaxant un peu au bain, puis avalant un bon petit-déjeuner habillée d'un simple habit, elle avait ensuite filer à sa chambre pour ses dernirs préparatifs. Réfléchissant à n'importe quoi d'autre que ce à quoi elle était supposé pensé, soit son habit pour l'évènement, elle se peignait distrètement les cheveux. Winnie avait plus tôt fait un rapide ménage de sa chambre, chose presque inutile, seulement pour qu'elle soit bien accueillante pour son futur écuyer, ou sa.

Finalement, ce n'était pas bien compliqué. En fait, elle revêtit la belle armure de l'Ordre, et tant pis si l'habit était lourd, s'il lui donnait chaud. De la même couleur que ces cheveux, cela créait un effet simple, mais qui, au bout du compte, faisait très bel effet. L'ensemble complet de cérémonie bien enfilé, elle s'attaqua maintenant à sa peignure. Repassant un petit coup de brosse, elle passa un petit ruban qu'elle attacha d'une boucle molle. Ses cheveux restèrent donc lousse, avec une petite mèche sur le côté. Elle observa son reflet dans la glace, incertaine du résultat, puis se dit qu'elle devait être bien correcte, au fond. Winnie réajusta sa tunique et son armure, s'assura que les noeuds de ses bottes légères ne se déssereraient pas. Autour de sa taille, elle boucla sa ceinture, où elle y mit sa dague multicolore . La petite arme était en fait ornementée des pierres de tous les royaumes où ses parents étaient passés. L'un de ses royaumes pouvait bien être celui où elle était née...

Winnie se dirigea donc vers la cour, là où le tout se déroulerait. Quelques chevaleirs étaient déjà arrivées, mais il en manquait encore un peu. Les serviteurs en étaient aux derniers préparatifs, et la jeune femme leur offrit un petit coup de main, ce à quoi plusieurs s'opposaient. Elle rejoignit donc ses frères d'armes. Ils discutèrent un peu, et au fil des minutes, d'autres firent leur entrée et les accompagna. Balayant la cour du regard, elle n'y vit pas trace du chef des chevaliers. Plus tard, elle le vit enfin s'approcher parmi la petite foule. Elle lui lança un sourire dont elle avait le don, puis continua de converser un peu avec les autres, le temps que tout le monde arrive. Aucun élèves n'était encore sortit. D'un oeil, elle guettait leur venue tardive.

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Après avoir traversé plusieurs petits villages en cheval pour allait la maison de son enfance afin de récupérer une arme que son père adoptif lui avait promis de forger pour lui et qu’il viendrait récupérer quelques jours après son adoubement. Après un voyage d’un peu plus d’une heure, il aperçut la maison dans laquelle il avait grandi.
Une fois arrivé devant la vaste ferme il conduisit son cheval jusqu'à l’écurie, marcha jusqu'à la porte, la poussa, et s’écria :
« Ohé le vieux, t’es où ? » Mais personne ne lui répondit. Il chercha son père adoptif et eut l’idée d’aller voir à la forge. Il poussa la porte et entra dans une forge qui n’avait pas été utilisé depuis longtemps il regarda sur l’établi et vit une arme étrange : deux épées liées par une chaîne qui passait dans un pommeau et un fourreau adapté aux deux épées et à la chaîne. Il y avait un mot écrit sur un rouleau de papier disant :
« Pour toi Fenden mon fils il est peu probable que tu me trouves dans la ferme .Bonne chance pour ta future vie de chevalier. »
Fenden s’empara de l’arme affreusement déçu de ne pas avoir pu voir celui qu’il avait une considérer comme un père, les larmes aux yeux il repartit chercher son cheval et se mit en route vers le château d’émeraude.

Spoiler:

En s'endormant la veille, Valtamir avait pensé qu'au lendemain sa vie changerait pour quelques années. Ce n'était pas peur dire, car l'arrivé d'un écuyer dans cette dernière représentait un bouleversement non négligeable. Le chevalier n'était pas anxieux, mais plutôt impatient. Il n'enseignerait pas seulement à cet enfant comment se défendre, mais lui transmettrait surtout des valeurs auxquelles il attachait une toute particulière importance.

Ce fut en essayant de deviner lequel des élèves lui serait attribué qu'il succomba au sommeil. Le réveil aurait du être difficile à cause de l'heure tardive de son coucher, mais il fut grandement facilité par l'impatience grandissante du jeune homme, qui prit des bains rapides sans même ne prendre la peine de se faire masser. Ce n'était pas à ses yeux une chose primordiale, loin de là. Au contraire, elle se méritait, et pour lui, était plutôt la bienvenue après un dur entraînement qu'en début de journée.

Après un sommaire petit déjeuner composé de pain, de fromage et de quelques clémentines sucrées, il regagna sa chambre afin de se préparer. Malgré le soin qu'il aimait se donner, il devait pour cette journée revêtir sa cuirasse de chevalier, mais ne manqua pas d'enfiler en-dessous de cette dernière un long manteau aux couleurs d’Émeraude, qui lui conférait un air plus altier et majestueux. Après s'être peigné les cheveux, il rejoignit la cour pour attendre les autres chevaliers. Étrangement, Slaadhor arriva en dernier, mais ce n'était pas surprenant lorsqu'on regardait sa mise. Leur chef avait une apparence digne du monarque guerrier qu'il était, en plus d'être particulièrement élégant, chose qu'aucun chevalier n'avait jusqu'alors eu la chance d'observer.

Puis, la magicienne d’Émeraude, la toute jeune Daphnée, fit son entrée. Comme tout le monde, Valtamir se tut, attentif à ses prochaines paroles.

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Le jour tant attendu était enfin arrivé. Cela faisait des années que tous les élèves regardaient les chevaliers avec admiration, chacun souhaitant devenir leurs écuyers. Tous rêvaient bien entendu de se retrouver avec le grand Slaadhor, le chef, bien que certains, s'étant déjà bien entendus avec les chevaliers de leur tout premier entraînement, souhaitaient simplement les retrouver, espérant que les attributions ne changeraient pas.

Pour Noran, c'était les deux. Il souhaitait être avec Slaadhor, puisque c'était lui qui avait été son maître pendant une journée qui restait pour lui mémorable. Tous les élèves étaient bien entendus surexcités dans les couloirs et même Noran ne tenait plus en place. Il avait tellement hâte de savoir et en même temps, il avait peur, comme tout le monde.

Il s'habilla donc d'une tunique aux couleurs d'émeraude, se coiffa et sa meilleure amie, Nayisa, vint lui faire de petites tresses sur les côtés, pour maintenir ses cheveux en arrière. C'est avec elle qu'il descendit dans la cour, pour enfin faire la cérémonie. Sur le chemin, il croisa le regard d'un magicien qui détourna immédiatement le sien. Intrigué, il regarda Nayisa qui tentait de le rassurer, avant de se mettre bien en rang, avec tous ses coéquipiers. Elle lui avait raconté comment s'était passait sa journée d'entrainement avec la chevalier que tous appelaient Winnie. Elle avait été très enthousiaste et espérait qu'elle la retrouverait. Si Nayisa était une grande timide, elle devenait un véritable moulin à paroles lorsqu'elle était mise en confiance, après quelques jours. Enfin, Noran pût alors observer les habits des uns des autres
Chevaliers et ne pût s'empêcher de sourire en voyant Slaadhor, le trouvant vraiment impressionnant. Il était vrai qu'il était roi de Shola, et cela se voyait clairement. Il ne représentait pas Émeraude en ce jour de fête.

Noran détourna ensuite le regard, préférant observer ses chaussures soudainement. Il se préparait déjà pour aller retrouver Slaadhor, y croyant dur comme fer.

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La cour du château était remplie il y avait noire de monde, Daphnée reconnaissait certains visages dont ses confrères. la magicienne se dirigea vers les escaliers et monta quelle que marche pour voir un peu tout le monde, pour qu’on la voit et qu’on l’entende mieux elle balaya son regard sur les futurs écuyers qui était sur sa gauche puis les chevaliers qui étaient sur sa droite et elle leur adressa un petit sourire malgré son léger stresse , la jeune femme commençait à s’habituer à parler en public et se sentait un peu plus à l’aise mais bon la magicienne avait toujours la gorge qui se serrai avant de prendre la parole, en plus de sa pas beaucoup de personnes savaient à quoi elle ressemblait ne sortant qu'en fin d'après-midi , elle rencontrait peu de monde sur son passage . Lorsque tout le monde la virent il eut un grand silence et Daphnée en profita pour commencer à parler.

- bonjour et bienvenue a tout et à tous comme vous le savait aujourd’hui nous allons procéder aux attributions des écuyers aux chevaliers, les autres mages et moi nous avons longuement réfléchi au couple de chevaliers écuyers et nous sommes arrivais à nous mettre d’accord donc je vais appeler un élève un par un et je lui désignerai son maitre .les chevaliers donneront aux futures écuyers une épée une dague et une ceinture de cuir.

Daphnée montra d’un geste de main une table où le matériel se trouvait.

- Et les palefreniers leur donneront une monture puis il y aura la parade traditionnelle. Bon passons aux attributions

La magicienne n’ouvrit pas son parchemin qui était dans ses mains car elle connaissait déjà tous par cœurs .

- Alors Nayisa vous serez avec le chevalier Winifred, Rizkel avec le chevalier Fenden , Naomie avec le chevalier Valtamir , Ezlean avec le chevalier Esmir , Heloïs avec le chevalier Mathis , Yohan avec le chevalier Hosman, Nirelian avec le chevalier Wilson , Haraal avec le chevalier Slaadhor et Lewis vous serez mon apprenti.
Je vous souhaite une agréable journée que la parade commence.

Elle regarda Noran elle avait tout fait pour la mettre avec un chevalier mais ses confrères avait toutes refusé catégoriquement, cela lui fessait de la peine pour ce jeune garçon

[ HRP ] : les prénoms des écuyers qui n’existe pas peu être changer si vous le voulez .

Comme bien des personnes qui assistaient à la cérémonie, Slaadhor avait été surpris par l’attribution de son écuyer. Bon nombre de chevaliers - à vrai dire la quasi-totalité - s’étaient vu confier l’élève avec lequel ils avaient passé leur première journée. Pourtant, ce qui révulsait d’avantage le chef n’était pas que ce qui aurait dû se passer pour lui n’avait pas eu lieu, mais plutôt que Noran n’avait finalement pas eu la chance d’être remis à un chevalier. Il avait pourtant fait part des plus gratifiantes appréciations à son sujet, alors pourquoi ne les avait-on pas prises en compte ?

Cependant, le monarque cacha tout de son mécontentement, aussi bien physiquement que mentalement. Il ne voulait pas donner un mauvais exemple aux siens, ni que le petit Haraal se sente malvenu, ce qui n’était pas du tout le cas. Cet enfant de neuf ans originaire du royaume d’Opale était considéré comme un peu trop jeune pour faire partie des écuyers, et il faudrait donc redoubler d’attention quant à son éducation.

Lorsque son nouvel écuyer gravit les marches, le Roi-Sorcier réalisa à quel point il était petit par rapport à lui - et corollairement à quel point il pouvait être imposant pour l’enfant qui avait l’air plutôt intimidé - et lui ébouriffa doucement les cheveux pour le rassurer. Il le mena à la grande table par la suite, et dut poser un genou à terre afin de lui faire enfiler, comme le voulait la coutume, la ceinture à laquelle étaient attachés les fourreaux de sa nouvelle dague et de l’épée courte qui était à présent sienne.

Des palefreniers vinrent leur apporter leurs chevaux, et il dut aider l’enfant à s’y hisser. Il grimpa sur le sien, et lui ordonna d’aller prendre place à la tête de la colonne de cavalier en l’attendant, l’assurant qu’il n’en avait pas pour longtemps. Alors que l’enfant s’en allait tout gaiement en conduisant son jeune étalon là où lui avait ordonné son maître, celui-ci fit se retourner sa monture et regarda avec un regard plein de désolation l’innocent qui, en ce jour qui aurait dû être l’un des plus beaux de sa vie, avait été sévèrement lésé. Il lui envoya la plus puissante vague d’apaisement qu’il lui était possible de produire, au risque de le voir s’évanouir. Il aurait été là de toute façon pour lui venir en aide, comme il avait échoué à le faire pour d’autres choses peut-être plus importantes…

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Voyant que personne ne succédait Slaadhor, Fenden rassembla son courage et s’avança vers l’estrade où les écuyers attendaient. Il s’arrêta devant le sien, le sonda et vit en lui de l’embarras il lui ébouriffa les cheveux et prêta serment de le protéger et de lui apprendre tout ce qu’il savait. Il l’emmena jusqu'à la table où étaient entreposées les armes, il mit un genou à terre attacha sa ceinture glissa sa petite épée et sa dague dans les fourreaux qui y étaient destinés.
Les palefreniers vinrent apportés leur chevaux, l’enfant n’eut pas besoin d’aide pour s’y hisser contrairement à ce que pensait Fenden. Dés qu’ il eut monter sur le sien son écuyer se rapprocha et ils allèrent tous deux se placer derrière Slaadhor dans la file et attendirent la fin de la parade .

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Esmir venait de se faire attribuer son écuyer. Mais contrairement à ses frères et à ses sœurs d’armes, il Esmir venait de se faire attribuer son écuyer. Mais contrairement à ses frères et à ses sœurs d’armes, il n’avait pas pu passer du temps avec lui avant l’attribution. Il avait été envoyé en mission au nom de son père ce qui l’avait empêché de le connaitre avant de se le faire attribuer. Le jeune prince savait que son père avait catégoriquement refusé d’assister à la cérémonie et comme Esmir était obligé d’assister à la cérémonie en tant que Chevaliers d’Émeraude son père en avait profité pour le charger de le représenter à la cérémonie ce qui signifiait qu’il devait prononcer un discours. Or, Esmir ne savait pas quoi dire, il n’avait jamais été bon pour écrire des discours, il avait horreur de ça. Son père disait que c’était assez risible puisqu’il était le prince héritier d’Émeraude et qu’il était parfois obligé de prononcer des discours au peuple au nom de son père. Même si ça ne lui plaisait pas, il devait dire ce discours. Il s’avança alors et prononça un bref discours, un peu improvisé :
-Mon père n’étant malheureusement pas disponible pour assister à cette cérémonie, il m’a chargé de vous présenter ses plus sincères excuses pour son absence. Il aurait vraiment voulu y être mais des sujets de hautes importances requièrent son attention en ce moment même.
En vérité c’était faux, le père d’Esmir ne voulait tout simplement pas assister à la cérémonie. Il n’était pas occupé avec des sujets de hautes importances. Enfin… peut-être, il n’en savait rien, mais ce n’était pas pour cette raison qu’il n’était pas présent. Il ne voulait pas y assister. Peu importait, il se tourna vers Ezlean, son nouvel écuyer, un jeune garçon né à Émeraude, près de la frontière turquaise. Il n’était pas trop turbulent, au grand bonheur d’Esmir qui n’aurait pas eu la patience d’éduquer convenablement un écuyer turbulent. Il se dit alors qu’avoir un écuyer serait une occasion pour lui de ne plus s’engueuler avec son père. Il avait failli faire faire une crise cardiaque à la moitié des conseillers de son père. Donc, tout ça pour dire qu’il se tourna vers son écuyer lui adressa un grand sourire et lui dit :
-Tu vas voir, les dirigeants d’Enkidiev vont te connaître mieux que tous les autres écuyers et toi tu vas bien les connaître aussi.
Esmir n’était pas le seul chevalier à avoir du sang royal. Il savait que Slaadhor occupait le titre de roi de Shola mais lui il n’allait pas visiter les dirigeants d’Enkidiev à tout bout de champs. Esmir lui avait encore des obligations envers son père alors il lui servait, en quelque sorte, d’envoyé spécial.

Spoiler:

Ecoutant avec attention les paroles de la magicienne d'Emeraude, le chevalier Valtamir fut réellement surpris qu'on lui ait attribué une fille en tant qu'écuyère. D'après ses connaissances sur l'Ordre des Chevaliers d'Emeraude - qu'il avait étoffé grâce à quelques heures de lectures - c'était là un fait d'une grande rareté. Le premier exemple qui lui venait en tête était celui de Wellan et Bridgess, mais plus il cherchait dans sa mémoire, plus se dérobait à lui le cas similaire qui viendrait appuyer cette pensée. Etait-ce possible que cela ne se soit produit qu'une seule fois dans toute l'histoire? Il devait se renseigner, ne serait-ce que pour assouvir sa grandissante curiosité.

Quoi qu'il en soit, le Prince d'Argent était certain que l'éducation d'une petite fille lui demanderait beaucoup plus de précautions que celle d'un garçon. Il devait se montrer particulièrement patient, attentif et tendre avec elle. Finalement, il se dit que c'était peut-être pour cela que les magiciens l'avaient choisi pour cette tâche... Valtamir connaissait ses capacités et leurs limites, et il savait pertinemment que cela lui était parfaitement possible. Cette jeune fille méritait sa place d'écuyère, puisqu'elle avait été choisie pour cela par les magiciens, et ces derniers n’avaient probablement pas voulu la priver d’une occasion de saisir son avenir alors qu’il se trouvait dans les rangs de l’ordre un chevalier capable d’assurer son éducation.

Lorsqu’elle s’avança vers lui, il l’emmena devant la grande table, et prit une ceinture de cuir, une épée courte dans son fourreau ainsi qu’une dague. Il posa un genou par terre devant elle pour lui mettre ces effets, et pendant qu’il le fit, il la regarda avec un beau sourire.

« Ne t’inquiètes pas, je serai là pour prendre soin de toi, c'est une promesse. Tu peux me demander tout ce que tu voudras, d’accord ? »

Il savait qu’il devait d’abord la rassurer, car pour une petite fille, la présence d’un homme pouvait être intimidante. Par chance, même si Valtamir était assez grand et musclé, son visage aux traits fins n’était guère aussi agressif que Slaadhor, qui devait paraître bien plus impressionnant pour un enfant.

C’est alors qu’Esmir prit la parole, au nom de son père le roi. Cela sembla étrange à Valtamir que ce monarque juste et bon décide de ne pas se présenter à la cérémonie, et alors qu’il remarqua l’expression du Roi-Sorcier qui ne dura qu’une fraction de seconde, il comprit que lui aussi trouvait cela anormal. Il irait en discuter avec lui lorsqu’il en aurait l’occasion, mais l’heure n’était pas encore à cela. Il monta en selle après s’être assuré que Naomie n’aurait aucune difficulté à en faire autant et en lui souriant, alla se ranger dans la colonne derrière Fenden et Rizkel. Il en profita pour commencer à jauger les capacités de l’enfant, tout en particulier son niveau d’équitation. Naturellement, il était à l’aise à cheval, ses origines nobles ayant amplement contribué à ce qu’il pratique cette discipline depuis son plus jeune âge. Aussi, s’il fallait familiariser la jeune fille avec sa monture, il serait amplement qualifié.

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Noran voyait les nouvellement écuyers s'approcher de leur maître chevalier, mais Noran savait qu'il serait le tout dernier, puisqu'il irait avec Slaadhor. Lui qui n'était pas très patient, il se rendit compte alors qu'il y avait un élève en trop par rapport aux chevaliers... Peut être que Slaadhor en aurait deux...? C'était sans aucun doute lui qui était le plus à mène de le faire... Il regarda donc les autres écuyers, se demandant avec qui il devrait faire équipe. Nayisa alla rejoindre le chevalier Winnie avec un grand sourire, et allèrent toutes deux prendre les effets de l'enfant. C'est alors que Noran remarqua Haraal... Oui, ils feraient sans doute équipe ensemble! Haraal était bien plus calme que lui, presque son opposé, et il était étrange de les mettre ensemble...

"... Haraal avec le chevalier Slaadhor..."

Ces mots restèrent longtemps gravés au fer rouge dans son crâne. L'attribution était terminée et... Et il n'avait aucun maître... Il savait ce que cela signifiait et alors qu'il voyait les chevaliers et les écuyers partir, il restait là, seul, penaud. Il était refusé. Il regarda autour de lui, sentant les yeux posés sur sa personne. Il détestait cela et avait envie de crier. Toute sa raison de vivre venait de partir en fumée... Que dirait Milodya en apprenant que son frère n'est qu'un bon à rien? Elle était probablement dans l'assemblée qui plus est...

Il se tourna à nouveau, croisant le regard mauve d'une femme à la peau et les cheveux de même couleur, puis il regarda Nayisa au loin qui semblait perdue en le regardant, du haut de son cheval... C'est alors qu'une grande vague d'apaisement le fit vaciller puis tomber au sol. Il eut à peine le temps de voir qu'il s'agissait de Slaadhor avant de s'évanouir, tombant sur la terre qui salissait ses beaux habits de cérémonie... Noran n'avait qu'une envie, ne plus jamais se réveiller.

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Noran... J'allais enfin le revoir depuis ces longs mois sans lui... La dernière fois n'avait pas été des plus heureuses. Depuis la mort de nos parents et notre frère, j'avais du prendre la direction du royaume des Fées. Bien sur, j'étais aidée des conseillers de mon père... de mes conseillers... J'avais reçu un cours intensif sur l'histoire du royaume. Après cela, j'aurais un cours un peu moins condensé sur l'histoire de tout Enkidiev. Je n'avais plus de temps pour les loisirs, les jeux et autres. J'étais bien décidé à en profité lorsque je rendrais visite à mon frère au château d'Émeraude.

J'avais décidé de me rendre à Émeraude seule, avec seulement une carte du continent. Cette solitude me ferait le plus grand bien. Quelques instants auparavant, j'avais ressentit l’excitation de Noran et peu de temps après, j'avais reçu une lettre m’annonçant qu'il y aurait bientôt l'attribution des Écuyers aux Chevaliers. Bien sur, j'allais y aller. Pour une fois que je pourrais sortir de mon royaume. J'allais aussi enfin prendre une pause de tout ce travail qui m'était dédié. Le voyage fut long, surtout parce que c'était la première fois que je me rendais à Émeraude et aussi car j'étais seule et que j'en profitais pour m'attarder partout. Les arbres à l'écorce rugueuse et brune m'intriguait particulièrement et aussi les petites fleurs, les champignons ou autres. Tout était différent de chez moi ! Mais c'était tout aussi magnifique.

Lorsque j'arriva au château d'Émeraude, l'attribution des Écuyers avait déjà commencer. Ils étaient tous placés en rang. Ils semblaient très fières, tous habillés en vert, sauf un, que je présumais être le chef des Chevaliers : Slaadhor, roi de Shola. Noran m'avait parlé de lui dans l'une de ses lettres. Je me plaçai parmi les autres spectateurs au moment où la magicienne nomma quel Écuyer serait placé avec quel maître. J'écoutai attentivement chaque nom avec attention. Jamais le nom de mon frère fut nommé. Mais pourquoi !? Il ne pouvait pas ne pas avoir été choisi ! Je n'en revenais pas... Moi qui étais venu pour fêter son attribution. Je ressentit la puissante vague d'apaisement adressé juste avant de le voir s'évanouir. Moi-même, je ressentit un profond bien-être. Je ne me doutais pas que notre lien s'avérait aussi fort.

Je me dépêchai de rejoindre mon frère et essayai, avec douceur, de le réveillé. J'étais affligé qu'il ne devienne pas un chevalier, et les mages d'Émeraude allait bientôt me connaître. Mais avant, je devais m'occuper de Noran.

Lorsque Slaadhor vit les jambes de l'enfant fléchir, il talonna immédiatement son destrier qui partit comme une flèche avant de s'arrêter près de lui. Mettant pied à terre, il fut le premier à le prendre doucement pour le relever, mais sentit très vite l'aura d'un être magique s'approcher. Il vit se pencher sur lui une jeune femme, une fée d'après les magnifiques ailes irisées qui au gré du vent frémissaient dans son dos. La ressemblance de certains de leurs traits : leur petit nez joliment retroussé, leurs joues toutes rondes -quoique de moindre mesure pour la jeune fille qui s'avérait un peu plus âgée- ainsi que leurs grands yeux, ne pouvait tromper.

Milodya tenta avec douceur de réveiller son jeune frère, et le Roi-Sorcier préféra la laisser faire. Il se releva doucement.

- Je suis vraiment désolé pour lui. Ne commettez pas d'actes irréfléchis avant mon retour de la parade, lui demanda-t-il, ayant bien senti sa frustration. Je vous promets de vous apporter conseil.

Il remonta ensuite à cheval tandis qu'Esmir fit son discours. Ce fut avec un certain mélange d'exaspération marquée et d'agacement profond qu'il l'écouta. Ce n'étaient pas tant les paroles qui le dérangeaient, ni l'absence du Roi d’Émeraude avec lequel il aurait une explication fort courtoise plus tard et à qui il faisait confiance pour posséder une bonne raison qui expliquerait cela. Non, ce qui l'énervait étaient plutôt les sentiments que ce chevalier entretenait envers un monarque d'Enkidiev, et qu'il percevait. Si lui pouvait le faire, n'importe quel mage au service de ce bon roi le pouvait aussi. Il lui avait déjà dit de changer de point de vue, et ce n'était pas une demande.

Il éperonna alors Etoile qui fila en direction de la tête de la cohorte de chevalier. En passant, il remarqua que c'était Valtamir qui tenait leur bannière, et lui faisait confiance pour cela. En seconde place venait Winifred, son bras-droit, et derrière elle Fenden. Après ces deux-là, il n'avait pas vraiment prêté attention à l'ordre dans lequel s'étaient placés les chevaliers. Bien évidemment, chacun avait à leurs côtés leur nouvel écuyer, et le Roi-Sorcier jeta un oeil à Haraal, qui se tenait droit sur sa jument et le regardait avec une certaine crainte. Après un sourire pour le rassurer, il se tourna vers ses frères d'armes.

"Chevaliers et écuyers, vous êtes les fiers défenseurs d'Enkidiev. Montrez-vous digne de cet honneur qui vous a été accordé, et ne trahissez jamais le Peuple et les rois de ce beau continent que nous aimons tous. Respectez votre parole, vos engagements, votre serment!"

Sur ces mots prononcés à la manière d'un discours de chef de guerre -chose à laquelle était accoutumé le sholien-, sa fière monture franchit le pont levis au galop, aussitôt suivit par la jument de Haraal, et finalement par la colonne de guerriers vêtus de vert. Enfin, la parade pouvait commencer.

Invité

Flou. Oui, c’était le mot qui conviendrait le mieux au jeune garçon, qui se trouvait dans les bras de Slaadhor, chef des chevaliers d’Emeraude. Il passa ensuite dans les bras de sa sœur, sans s’en rendre compte puisqu’il gisait, inconscient. Pourtant, une bataille s’acharnait en lui, une guerre de sentiments. Tout était confus, il avait ressenti tant de chose en même temps qu’il ne savait plus lui-même dans quel état il se trouvait. Il ne se souvenait plus de grand-chose à vrai dire en cet instant comateux. Une paix profonde l’avait envahi, le rendant presque heureux sur le moment, mais très vite, la déception, la tristesse, puis la colère et le désespoir vinrent l’envahir. Il ressentait les sentiments de sa sœur, toute proche de lui, et savait qu’elle portait beaucoup d’espoirs sur lui. Il l’avait sans aucun doute déçue…
Il entendit une sorte de bruit sourd, et comprit que quelqu’un parlait près de lui. Il ne comprenait pas ses paroles, et peut être ne lui étaient-elles pas destinées non plus, mais il sentait bien la présence de deux êtres. Enfin, il fut seul en compagnie de sa sœur. Il savait que c’était elle, entendant les battements de son cœur. Il n’aurait su dire pourquoi, mais les leurs battaient à l’unisson, comme deux jumeaux. Il se blottit légèrement contre elle, se sentant réconforté, bien que la tristesse demeurait en lui. Il avait pourtant trouvé une autre raison de se battre que par pure vengeance, lors de sa journée avec Slaadhor, mais cela n’avait pas suffit, visiblement, aux yeux des magiciens. Noran ressentit des vibrations sous ses pieds, et comprit qu’il s’agissait de la horde de chevaux au galop. Ils partaient sans lui…
La gorge du garçon se serra et ses mains tremblèrent, mais aucune larme de voulu sortir de ses yeux clos, qui s’ouvrirent quelques secondes plus tard. Il regarda le visage de sa sœur, mais détourna très vite le visage, trop honteux. Il aurait tant voulu qu’elle soit fière de lui, et voilà… C’était tout ce dont il avait été capable. Il se remit sur ses jambes, ne voulant pas peser encore plus sur ses bras, et se tourna vers elle, la tête basse. Ses petits doigts tremblaient encore, mais il se devait de le faire.

« Excuse-moi… J’ai échoué… »

Il ferma les yeux et revint dans ses bras, se retenant de pleurer. Il était fort pourtant, mais les larmes ne demandaient qu’à sortir. Il ne voulait pas se laisser aller à cette faiblesse. Pourtant, il savait une chose et une seule : il ne pourrait plus rester à Emeraude après un tel échec. C’était net.

Invité

Sautillant de joie, ne tenant plus en place tant elle était excitée, la jeune fille ne pouvait s'empêcher d'ainsi se balancer d'une jambe à l'autre. Un mélange de peur et d'enthousiasme se bousculait en elle, l'une émotion prenant le dessus sur l'autre, puis s'avouant vaincue quelques instants plus tard. Ainsi, fier de pouvoir succéder à son tour, le deuxième sentiment gagnait en pouvoir, ne se doutant aucunement qu'un revirement soit possible. Tout n'était que tempête hyperactive en cette petite personne. Naomie lançait des coups d'œil rapides entre la foule, dans le but d'apercevoir un quelconque chevalier, ou encore de croiser le regard d'un de ses camarades de classe.

Et puis d'un coup sec et inattendu, la peur mena un combat qui ne laissa présager qu'une seule fin : qu'elle en sorte victorieuse. L’appréhension la submergea, ne laissant sur son passage qu’une jeune fille soucieuse d’être à la hauteur du moment. En l'homme elle n'avait jamais placé une très grande confiance. En elle Naomie ne voyait pas une écuyère digne de ce nom. Et si, finalement, les mages qui faisaient passer les tests l'avaient surestimée, ou s'ils avaient mal estimé ses capacités? Si, en fin de compte, elle et son maître n'avait rien en commun, qu'ils ne s'entendent pas et qu'elle doive... qu'elle doive... se refuser de devenir Chevalier... Se serait... inimaginable.

Naomie secoua vigoureusement la tête, tenant de se remettre les idées en place. Qu'était donc ce manque de confiance, cette sous-estimation d'elle -même? *Mais ressaisi-toi, voyons! Qu’est-ce qui te prend tout à coup?* Les magiciens ne pouvaient tout de même pas être à ce point idiot, non? Ils ne l’auraient pas gardé si longtemps s’ils ne l’avaient pas cru capable. Et puis, ils ne la jumèleraient pas avec n’importe qui. Au lieu de sombrer dans cette incertitude, la jeune fille se devait de se reprendre. Elle se frotta le visage à deux mains, étirant ses joues puis laissant balloter ses bras contre ses jambes. À partir de ce moment, elle se tiendrait bien droite, et fière. Elle en fit une résolution. Après tout, cela faisait des années qu’elle attendait cela. Elle s’en voudrait pour le restant de ses jours si elle gâchait ce moment.

Alors, Daphnée s’avança. Elle souhaita la bienvenue à tout le monde, puis procéda à l’énumération de l’attribution. Naomie retint son souffle jusqu’à ce que son nom soit à son tour annoncé… Avec le Chevalier Valtamir. Elle prit une grande respiration puis s’avança vers la table où les armes étaient étalées, marchant à la rencontre de son maître. Il lui adressa alors un grand sourire réconfortant :

« Ne t’inquiètes pas, je serai là pour prendre soin de toi, c'est une promesse. Tu peux me demander tout ce que tu voudras, d’accord ? »

Ce à quoi elle répondit en hochant la tête, les lèvres étirées en un petit sourire, gêné:

-Entendu.

On la fit se diriger vers les palefreniers, qui lui remirent un cheval, une belle jument brune pâle à la crinière doré. Elle avait une étoile toute blanche, sur le front. Son premier réflexe fut de vouloir la caresser, mais elle s’agita un peu, à peine en fait, mais assez pour faire reculer l’écuyère. Elle ne s’y connaissait en aucune façon, en cheval. Elle admirait leur grandeur et leur élégance, mais avait l’impression qu’ils pouvaient l’écraser telle une vulgaire fourmi, avec leur sabot. Avec de l’aide, elle mit finalement le pied dans l’étrier, puis se hissa sur la selle, se cramponnant fermement là où elle le pouvait.

Se retournant du haut de sa mouture, elle vit Slaadhor filer en direction de Noran. Pour des raisons inconnues, il n’avait pas pu être jumelé avec un Chevalier. Elle aurait voulu se porter à on aide, mais se rendit compte que ce serait de toute façon inutile. Une jeune femme qui semblait ailée se tenait à ses côtés. Le Chevalier revint et parla à son tour, après quoi ils se mirent en route pour la parade.

"Chevaliers et écuyers, vous êtes les fiers défenseurs d'Enkidiev. Montrez-vous digne de cet honneur qui vous a été accordé, et ne trahissez jamais le Peuple et les rois de ce beau continent que nous aimons tous. Respectez votre parole, vos engagements, votre serment!"

Spoiler:

C'était visiblement une évidence: la jeune écuyère qu'on lui avait confiée n'était guère accoutumée avec les chevaux, et quelques leçons d'équitation ne seraient pas de trop. Fort heureusement, les chevaux de l'ordre étaient triés sur le volet et bien éduqués. En plus du dressage conventionnel, on leur apprenait divers tours qui pouvaient être fort pratiques pour leur cavaliers, comme de baisser la tête lorsque ces derniers lançaient des sorts. On enseignait aussi aux montures des écuyers de suivre celles de leur maître à leur ordre, chose qui était très utile lorsque l'enfant était novice en matière d'équitation.

Valtamir n'eut donc qu'à le demander à la jeune jument, tout en lui grattant la joue pour qu'elle suive son cheval. C'était un habile coursier nommé Harlim, le nom d'un ancien roi d'Argent. Un magnifique frison à la robe d'un pur noir zain, un animal noble, docile et très joueur.

Lorsque Slaadhor eut terminé son discours, ils se mirent finalement en route, et l'argentais eut l'honneur de porter la bannière verte des chevaliers sur laquelle était cousue en fils d'or la croix de leur ordre. Les chevaux lancés au petit galop battaient la terre de leurs sabots ferrés d'acier, et la cohorte avançait à belle allure, ouverte par le grand Shire blanc du Chef des Chevaliers. Les villageois dans la campagne se retournaient à leur passage, et souriaient en les voyant alors que les enfants essayaient de suivre les montures des mages guerriers, tout en se tenant assez loin pour ne pas risquer de se faire piétiner par ses dernières. Tous avaient tant attendu le jour où renaîtraient de leurs cendres les valeureux défenseurs du continent, et dorénavant, la chose était officielle.

Aux côtés du prince d'Argent, la jeune Naomie chevauchait comme elle pouvait, et son nouveau maître jetait très souvent des regards attentifs et protecteur vers elle. Il voulait intervenir vite si elle perdait l'équilibre, mais déjà ils avaient la chance de chevaucher en queue de file, ce qui leur permettait d'anticiper très tôt les changements de direction.

Après un détour par le village d’Émeraude, où ils furent acclamés par les cris de joie des habitants, il reprirent la route du château, qu'ils atteignirent peu avant la tombée de la nuit. L'exercice n'avait pas dû être de tout repos pour les écuyers, et c'est pourquoi Slaadhor décida qu'ils iraient tous se reposer dans leurs chambres, et y dîneraient le soir. Il s'arrêta tout de même sur les marches qui menaient au hall, Haraal près de lui, retenant l'attention de ses camarades.

- Je vous laisse à compter de demain un mois pour entraîner vos écuyers correctement, après quoi, nous partirons pour notre première mission. N'oubliez pas les devoirs que vous avez envers ces enfants qui vous accompagnent: vigilance, bienveillance, protection, enseignement. Tout Enkidiev, ses peuples et ses monarques, moi y compris, comptons sur vous, autant chevaliers qu'écuyers. Faîtes-nous honneur, faîtes-vous honneur.

Sur ces mots, il disparut dans le hall, le petit garçon sur ses talons. Valtamir resta un instant sur place à méditer sur ces paroles, puis adressa un sourire à la petite turquaise, et l'emmena avec lui dans ses quartiers... ou plutôt leurs quartiers dorénavant.

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